mercredi 20 avril 2011

Pique Nique au bord du fleuve Oubangui


Bara ala mîngî!

Le weekend dernier, la bande des Italiens (il y a une grosse communauté d'Italiens à Bangui qui travaillent dans différentes ONG ou à l'Union Européenne) avait organisé un pique-nique en dehors de Bangui, à une dizaine de kilomètres le long du fleuve Oubangui, car Giovanni, un Italien bossant pour la délégation de l'UE et sa femme ont acheté une paillotte là-bas.
Rendez vous donc chez Davide avec quelques amis à 13h pour partir en convoi de 3 voitures à la paillote.
Après avoir parcouru une dizaine de kilomètres d'abord sur une route à moitié goudronnée, puis sur une piste, et traversé quelques villages, nous sommes arrivés à la dite paillote, accueillis chaleureusement par Giovanni. Le terrain est en hauteur avec vue splendide sur le fleuve.
On devait être plus d'une vingtaine, chacun a déballé ce qu'il avait amené, c'était un vrai festin: barbecue sur place avec brochettes de boeuf et saucisses, salades de pâtes délicieuses, taboulés, purées d'aubergine, pains à kebab ou nan fromage, toutes sortes de fruits par kilos, et bien sûr avec tous çà plein de boissons: jus de fruits, bières, vin rosé.
Après s'être bien régalés en profitant du paysage, nous avons passé l'après midi à jouer au badminton, volley, diabolo dans la pelouse etc.
Bref un super moment de détente loin de la capitale, çà faisait vraiment du bien!
Et cerise sur le gâteau, nous avons même aperçu (de très loin certes) un hippopotame dans le fleuve!

Le soir il devait y avoir une soirée dans une paillote environnante, mais nous avions décidé de rentrer sur Bangui se reposer, se doucher et aller à un concert au Garden, un bar dans Bangui, avant de retourner dans la brousse à cette fête. Finalement vers 20h la tempête s'est abattue sur Bangui, avec pluie battante plusieurs fois dans la soirée, ce qui nous a démotivé à retourner là-bas, de peur de s'enliser sur le chemin dans la boue, alors on est restés au Garden profiter du concert.
Dimanche était un dimanche comme les autres, avec aprèm à lézarder à la piscine du Rock Club, puis le soir venu je suis allée à la soirée de départ d'une copine dans un bar centrafricain (en fait c'est la gare routière de Bangui, au premier étage le soir çà devient un bar avec des concerts), c'était très sympa.
Et lundi déjà une nouvelle semaine qui recommence, avec son lot de frustration...
Mais histoire de déconnecter un peu du boulot la semaine, je commence à prendre des cours de sango, le dialecte centrafricain, à l'Alliance Française. Je pourrai bientôt vous épater avec mes connaissances en sango! Je sais déjà me présenter, je pourrai bientôt tenir une conversation youhou!

mercredi 30 mars 2011

Ma vie à Bangui

Déjà plus d’un mois depuis mon arrivée en RCA et mon premier email et je n’avais toujours pas pris le temps de raconter mon expérience… Je me rattrape donc dès aujourd’hui !

Tout va bien depuis mon arrivée, beaucoup de boulot, de fatigue, mais également de sorties.

Côté boulot, après avoir passé 2 semaines à travailler dans le salon de la maison, ce qui était un peu étouffant, j’ai enfin pris mes quartiers dans l’annexe rénovée, une pièce d’une 40aine de mètres carrés dans laquelle je suis seule pour l’instant. Le seul problème, en dehors du fait que la pièce est vide à part mon bureau, c’est que l’annexe est située sous le manguier, et qu’on est la saison des mangues, donc celles-ci n’arrêtent pas de tomber sur la tôle de l’annexe, faisant un boucan d’enfer…

A part çà, je travaille sur plusieurs propositions de projet pour trouver de nouveaux financements après juillet, sur deux rapports finaux de projets, j’ai dû également faire une lettre de plaidoyer pour demander la réouverture d’axes dans la préfecture où on intervient, car ces routes sont interdites d’accès depuis 3 à 4 mois aux acteurs humanitaires, et la situation est de plus en plus critique pour les populations qui vivent sur ces axes, j’ai dû écrire des lettres aux bailleurs pour des prolongations de contrat ou modification de certains aspects d’un projet, et tout çà en même temps que participer à des dizaines de réunions entre ONG, avec les UN, avec les bailleurs, avec les autorités centrafricaines, et faire les compte rendu de toutes ces réunions… Tout çà en un mois…

Le boulot est vraiment intéressant, mais stressant par moments, car tout ce que je dois faire est assez urgent. Donc malgré un tableau de priorités, il faut tout faire un peu en même temps.

En plus je suis parfois assez frustrée par mes collègues : mon chef de mission, bien qu’étant à distance puisqu’il est la plupart du temps sur le terrain en appui, me fait bien chier : il envoie 20 emails juste pour répondre « ok merci », ce qui me spamme mon outlook et çà m’énerve de bon matin, il fait son chef à vouloir tout contrôler pour les choses inutiles, par contre quand j’ai réellement besoin d’un retour de sa part, j’en ai pas ou peu. A côté de cela, il se permet de faire des choses totalement non professionnelles (partir en moto un dimanche sur un axe formellement interdit aux humanitaires,juste pour « prendre l’air » comme nous avons ironisé entre collègues, ou rester 30 minutes au téléphone en parlant super fort pour engueuler quelqu’un alors que nous sommes en rendez vous avec un potentiel bailleur et que nous avions déjà 30 minutes de retard sur le rendez vous initial…) et qui ternissent notre image (tout le monde est au courant de son comportement de cow boy cette fois là, et toute la communauté humanitaire se moque un peu de lui car il parle trop, à en couper la parole aux gens etc). Bref entre lui et le coordinateur logistique et sécu qui ne sort jamais de la base (jamais jamais jamais, à part pour les courses du samedi matin) et qui a une attitude vis-à-vis de la sécurité un peu je-m’en-foutiste et légère (des expats se sont faites agressées il y a quelques temps sur une colline de Bangui alors qu’elles se baladaient, et il répond « non mais, qui a interdit l’accès, c’est les ONG ? C’était y a plus d’un mois, personne va m’interdire d’y aller si j’ai envie de me balader sur la colline »… Youpi… Bref ces deux là me tapent sur les nerfs…

J’ai quand même une nouvelle collègue, Marion, la nouvelle admin. Elle est cool, plus jeune que moi (23 ans, première mission), et heureusement qu’elle est là pour compenser des autres…

Côté vie sociale, il y a quelques personnes d’autres ONG avec qui je sors souvent boire des verres, au resto ou le weekend à la piscine. Je connais pas mal de monde grâce aux réunions auxquelles j’assiste, ou ce sont les collègues des gens avec qui je traine. Donc çà se passe bien de ce côté-là ! Le seul problème c’est que Marion et moi n’avons pas de voiture le weekend, donc obligées de prendre des taxis (à nos frais). Alors on squatte souvent les voitures des autres ONG (qui elles ont la voiture et le chauffeurs le weekend aussi 24h/24) pour nous ramener le soir, on en a un peu marre d’être les boulets de service, même si tout le monde est super sympa avec nous et fait des détours pour nous ramener.

Donc en activités sociales, il y a quelques restos et bars sympa où l’on se retrouve tous, comme le Tentation, un resto italo-indien tenu par le Consul d’Inde, pour manger de bonnes pizzas, le Relais des Chasses, un resto français censé être le meilleur resto de Bangui, mais bon je dois dire que c’est cher et assez aléatoire (je ne pardonnerai jamais la salade de chèvre chaud avec 4 pavés de chèvres panés dont 2 étaient en fait du kiri pané, suivi de lasagnes de bœuf à l’arrière goût de poisson et pas assez cuites d’un côté), le Bangui plage, les pieds dans le sable mais avec un des services les plus lents du monde, le Code 24, super endroit pour aller boire un verre mais plus jamais pour y manger (2h d’attente pour finalement recevoir 1/8 de poulet et 3 frites froides), le Matignon aussi pour un verre en semaine, ou le Satis, le bar (presque lounge) super chic pour le weekend, avec des petits concerts, et il y a également quelques boites pour finir la soirée le weekend, comme le Zodiac, la boite pour expatriés avec musique internationale, et beaucoup de prostituées. Je n’ai pas encore testé les autres, à part le Mbiye, un endroit local sympa avec de la bonne musique africaine, mais qui ferme vers 2h du matin.

En journée le weekend en général on va à la piscine au Rock Club, un complexe sportif avec grande piscine et terrasse surplombant le fleuve Oubangui, volley, ping pong, tennis et squash. D’ailleurs hier c’était férié, et j’ai passé la journée à bronzer à la piscine (enfin à prendre des coups de soleil plutôt) çà faisait trop de bien !

Dimanche y a deux semaines, on est allés avec Marion, Elsa (une collègue qui bosse sur le terrain) et Jordan (un pote d’une autre ONG) à Boali, à 1h30 de route de Bangui. On a été se balader et se baigner aux chutes de Boali c’était très sympa de prendre l’air, de sortir de Bangui pour une journée. La bas il y avait 2 chimpanzés, ils étaient trop mignons !!! Moi qui adore les chimpanzés, j’étais aux anges. Ils n’arrêtaient pas de me monter dessus, de vouloir être dans mes bras, de jouer avec moi, ils étaient adorables, j’arrivais plus à les quitter !

Sur le chemin du retour on s’est arrêtés dans un endroit pour voir des crocodiles. Le but de l’attraction en gros c’est d’acheter un poulet (vivant) et ensuite d’arriver à l’observatoire quelques kilomètres plus loin, et là 2 crocodiles prénommés Jean Jacques et Jean Pierrette traversent le lac pour bouffer le poulet… Donc quand on a tourné de la route goudronnée vers la piste pour rejoindre la ferme à crocodiles, tous les gens courraient derrière des poulets pour nous en vendre ensuite. Bien sûr nous n’avons acheté aucun poulet, les villageois nous ont insultés en sango, et une fois là bas, comme le gardien nous suivait avec un poulet pour essayer de nous convaincre de l’acheter, les croco sont quand même venus au bord du lac donc on a pu les apercevoir c’était cool. Après on est parti, le gardien est reparti avec nous bredouille avec son poulet vivant, et les croco continuaient à attendre patiemment un poulet qui ne sera jamais venu.

Cet aprem je vais m’inscrire pour des cours de sango à l’Alliance Francaise. Frustrée de ne pas l’avoir fait avec le swahili (alors que c’est quand même plus utile…) à Bukavu, et comme j’ai un pote qui veut en faire aussi, je me suis motivée ! A côté, le même pote, Carlo, un italien qui danse super bien, va proposer des cours de salsa entre amis, et apparemment on a trouvé une maison expat pour faire les cours. A voir quand on va commencer, mais çà risque d’être assez marrant !

Voilà un peu pour la mise à jour de ma vie centrafricaine, et comme promis mais toujours pas fait, les photos arrivent bientôt sur Picasa !

mardi 8 mars 2011

Un petit article écrit par moi...

En attendant des nouvelles très prochaines en direct de Bangui la Coquette, je vous mets ci-dessous le lien vers un petit article que j'ai écrit (en anglais) sur le Sud Kivu/Bukavu et publié (avec quelques une de mes photos) sur le site internet Lomography, une communauté de fans de photo argentique sur lequel je suis inscrite:

http://www.lomography.com/magazine/locations/2011/03/05/lake-kivu-the-switzerland-of-africa

Et pour voir toutes les photos que j'ai faites en argentique du Sud Kivu avec mon petit appareil russe Lomo LCA, c'est par ici:

http://www.lomography.com/homes/sweetyyydreams/albums/1680354-democratic-republic-of-congo-south-kivu-through-lca-plus

Et pour finir, promis je mets des photos (digitales) de la RDC sur Picasa également très bientôt!!! En RDC la connexion internet ne me permettait pas de le faire, et je n'ai eu que 6 jours à courir dans tous les sens entre les 2 missions, donc pas eu le temps non plus, mais je vous tiens au courant dès que c'est en ligne!

jeudi 24 février 2011

Résumé de la R.D.Congo et arrivée à Bangui, République Centrafricaine

Bonjour à tous!

Histoire de ne pas répéter les mêmes erreurs qu'en R.D.Congo (où, à part un premier email commun, je n'ai jamais plus donné de nouvelles sur ma première expérience humanitaire en 6 mois), je me remets de ce pas à la mise à jour de mon blog, laissé en suspend depuis l'Afrique du Sud en 2009. Mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas?

Alors avant de m'étendre (ou pas) sur mes nouvelles tribulations centrafricaines (en même temps çà fait 2 jours, donc le paragraphe sera court), je vais faire un résumé de mon aventure congolaise, histoire de satisfaire toutes les personnes auxquelles je n'ai jamais écrit par manque de temps ou de bonne connexion internet.

Cette expérience en R.D.Congo, plus particulièrement au Sud Kivu, une des provinces de l'est dévastées par des années de guerre, et toujours le théatre de conflits entre forces armées dan certains territoires, a été forte en émotions et extrêmement enrichissante. Les deux premiers mois ont été assez durs, entre problèmes personnels, beaucoup de boulot et de fatigue, et une vie sociale inexistante (la combinaison gagnante...). Et puis à mon retour d'un petit break en France mi-octobre, un nouveau Bukavu s'offrait à moi! Un peu plus à l'aise dans mon travail, plus ouverte avec les collègues côté privé qui a donné lieu à quelques sorties les soirs et weekends, et qui a initié le début d'une expérience mémorable sur tous les plans!

Côté boulot, après des débuts flous sur mon rôle, ma position dans l'équipe, et sur mes connaissances de la mission pas encore pointues, j'ai commencé à être plus à l'aise dans ce que je faisais. Côté collègues, le seul avec qui j'avais des soucis a commencé à péter les plombs avec tous mes collègues et pas que moi, ce qui m'a vachement rassurée (j'avais bossé sur une proposition de projet avec lui et ca avait été un peu vite, et il me reprochait plein de choses sur ma façon de travailler, et ignorait mes propositions, me faisant sentir comme une débutante alors que c'était son projet et qu'il y connaissait beaucoup plus que moi sur la matière, alors que j'ai bossé pendant 6 mois sur des relectures de projet donc non, je n'étais pas incompétente et j'avais un regard extérieur... mais bon passons), d'ailleurs il a démissionné (avant qu'on le vire). Avec mes autres collègues je m'entendais super bien, notamment avec ma collègue Flore qui m'a fait découvrir quelques endroits et grâce à qui j'ai enfin pu sortir de ma chambre le weekend et rencontrer des gens! Enfin à partir de décembre, une chef de mission a enfin été recrutée, faisant de moi l'assistante d'une personne réelle... Bon il s'est avéré qu'elle avait beaucoup de défauts personnels et professionnels (sur lesquels je ne m'étendrai pas sur ce blog qui est public et en plus çà m'énerve de parler d'elle) et je suis assez contente de ne pas avoir été son assistante très longtemps (en plus je suis partie en vacances 3 semaines, puis elle était sur le terrain etc). Donc voilà, des hauts et des bas, mais j'ai appris beaucoup en 6 mois professionnellement.

A côté de çà, le personnel local était chaleureux et vraiment super, j'ai adoré travailler avec cette équipe, et d'ailleurs ils m'ont offert un ensemble haut/jupe en pagne, fait par une couturière, pour mon départ, j'étais vraiment émue du geste!!!

Côté social, comme je le disais donc, et grâce à ma collègue qui m'a sorti, j'ai découvert le Victoria, mon nouveau fief du vendredi soir (un resto/bar/boite tenu par deux beaux métisses à croquer tous deux appelés Christophe, le rendez vous des expats de Bukavu et seul endroit qui passe de la musique africaine comme des hits internationaux (Black Eyed Peas, Rihanna, Lady Gaga etc), donc çà fait du bien de danser sur des trucs connus, et surtout autre chose que la rumba!), et j'ai rencontré plein de gens extras travaillant pour d'autres ONG (mention spéciale pour l'équipe délirante de MSF-E avec qui j'ai passé de nombreux moments géniaux, dommage qu'aucun de nous ne s'en souvienne beaucoup... vive l'alcool de qualité douteuse du Victoria, et les shots de couleur différente chaque weekend!) avec qui je suis pas mal sortie boire des verres et danser les soirs et weekend, ce qui fait un bien fou après des grosses semaines de boulot, de stress etc.

Côté "incidents", rien d'énorme, mais bon entre l'employée qui se fait violenter par son mari en pleine fête d'arrivée et devant nous tous le 1er weekend, et la soirée de départ au Victoria le dernier weekend écourtée à 00h30 (au lieu de 6h du mat comme prévu) à cause de coups de feu tirés par des militaires bourrés se mêlant d'une bagarre, au sein du Victoria... J'ai eu des émotions fortes pour mon arrivée et mon départ!! Ah et j'oubliais aussi un gros accident évité de quelques millimètres un soir de décembre... Sensations garanties! Mais bon à côté de çà, c'était calme!

En gros, une belle expérience qui j'espère se réitèrera... Affaire à suivre...


En ce qui concerne la RCA maintenant:

Encore une arrivée forte en émotions (j'exagère à peine), avec la vue du cadavre d'un homme tué dans un accident de la route (çà venait d'arriver je penser et il avait dû être tué sur le coup, une foule était attroupée et pas encore le signe de la police ou ambulance, en tout cas nous sommes passés en voiture à 50cm du corps du malheureux).

Bon avant cela, je dois souligner la désorganisation impressionnante de l'aéroport de Bangui (c'était mieux à Bujumbura!): arrivée dans la salle et chacun remplit son formulaire d'arrivée pour la douane. Ok. Ensuite c'est le bazar pour faire la queue jusqu'aux douaniers dans leur "box". Une fois le tampon sur mon passeport, la jeune femme me dit qu'il faut que je retourne derrière voir les autres douaniers pour donner le reste du formulaire (???), donc je dois me frayer un chemin parmi les gens qui font tant bien que mal la queue vers les box (désolé c'est con mais je sais pas comment çà s'appelle en français) pour retourner en arrière et attendre mon tour pour remontrer mon passeport et donner le formulaire... Franchement, à quoi bon... Ce système restera un mystère je crois. Evidemment avec un sac à dos de 10kg et mon sac à main assez lourd aussi, c'était pénible et je me faisais bousculée de partout (les gens qui faisaient la queue pour les box de douaniers, ceux comme moi qui attendaient l'étape n°2 et ceux qui voulaient sortir vers les bagages, on était tous concentrés dans une petite salle, dans tous les sens, bref un beau bordel. Et puis je suis sortie dans l'autre salle, avec l'unique tapis à bagages de l'aéroport international de Bangui la Coquette, où tout le monde était aglutiné en attendant les valises, qui sont arrivées... au compte goutte... Je crois que j'ai mis 45 minutes pour avoir mes valises, et d'ailleurs si elles étaient arrivées plus tôt je n'aurais même pas pu les apercevoir sur les tapis tellement il y avait de monde autour du tapis... Bien sûr, je suis du genre à avoir du mal à bien raconter ce genre de situation et c'est dommage, mais il aurait fallu que je vous dessine la scène... Bref bref, çà c'était l'arrivée épique, suivie du passage de la douane pour les valises, avec la douanière qui me demande de l'argent, puis du chocolat sachant que je ne cédais pas, donc j'ai abandonné mes derniers m&ms afin de ne pas avoir à ouvrir et défaire ma valise de 23kg bourrée à bloc. Jens, le chef de mission, m'a accueillie à l'extérieur, çà faisait plaisir d'être accueillie par une tête connue (je l'avais rencontré quand il partait sur la mission quand j'étais encore au desk à Paris). Arrivée à la base et installation dans ma nouvelle chambre, plus petite et moins sympa que celle de Bukavu (en même, dur de rivaliser avec une chambre sous les toits avec vue sur le lac Kivu, avec un lit géantissime et une salle de bain privée...), et là, petite surprise: la moitié de mes affaires dans ma valise était trempés (à cause de la "pluie de mangues", c'est le nom de la petite saison pluvieuse avant la saison sèche)... Sympa!

Bref sinon que dire... On vit dans une petite maison/bureau, donc les sorties ne se font que pour les réunions, autant dire que je n'ai pas encore beaucoup vu Bangui. Il va falloir que je me trouve vite des amis pour sortir, sinon je vais vite étouffer... Car mes collègues ne sont apparemment pas des gens qui aiment sortir.

Les inconvénients de Bangui et de la maison par rapport à Bukavu: pas de lac (un fleuve, c'est déjà çà), petite maison et bureau sans jardin, partage de la salle de bain, le ruit des crapauds le soir au lieu du bruit des criquets, des collègues sympa mais sur lesquels je ne pourrai pas compter pour me faire sortir et me faire rencontrer des gens. Quelques avantages tout de même: une piscine (moyennant 5000CFA, soit un peu moins de 10 euros, la journée, qu'on y reste la journée ou 10min), une plus grande variété de resto, avec au choix, en plus de la bouffe française ou locale, chinois, libanais, sénégalais... Et niveau de la maison, de l'eau chaude (!!!!) et des robinets qui fonctionnent (même si le débit n'est pas grandiose, çà va être galère pour laver les cheveux, je crois que je préférais le système bassine pour çà...), un internet qui fonctionne plutôt bien et 24h/24, et et et... du fromage kiri et du beurre doux Président dans le frigoooooo (achetés via les courses ordinaires, et non par le fruit d'un expatrié frustré qui a payé ces aliments ultra chers, je tiens à préciser le pourquoi de mon excitation).

Concernant ma première journée de boulot, je l'ai partagé entre réunions avec mon chef et le log, à installer mon adresse email et recevoir mes premiers emails sur mon couveau compte outlook, lire des docs et participer à une réunion OCHA (l'office de coordination des affaires humanitaires) et rencontrer quelques personnes d'autres ONG ou de bailleurs qui financent nos projets. Demain et lundi de nouvelles réunions sont prévues avec Jens pour faire le tour des partenaires et me présenter, et dès mardi, c'est moi qui gère la coordination, le relationnel avec les bailleurs et autres partenaires sur Bangui, toute seule, et qui fais le suivi des éventuels financements qu'on espère obtenir... Je m'occupe également du reporting des projets terminés ou en cours, et le premier mois va être rempli surtout à monter de nouvelles propositions de projets. Car si en mars nous n'avons toujours aucune visibilité de nouveaux financements après juin, date de la fin de notre seul projet en cours, on devra plier bagages et clôturer toute la mission RCA... D'où l'importance de trouver rapidement de nouveaux financements, et donc la pression qui pèse sur moi...

Enfin bon, on verra comment tout cela se passe! Suite au prochain numéro donc..!

lundi 21 septembre 2009

Chapitre Afrique du Sud terminé

Et voilà, déjà la fin, encore une fois. Encore une jolie aventure qui se termine, car en effet toutes les belles choses ont une fin.
En standby à Dubai, sirotant un café absolument dégoutant, je me pose et pense.

Cette dernière semaine à Cape Town a été assez productive. J'ai en effet contacté plusieurs personnes et rencontré la plupart d'entre elles pour des interviews pour mon mémoire, des ONGs locales de différentes sortes (activistes, corrompues...diverses quoi! lol) J'ai même eu une proposition de stage dans l'une d'elles, alorq qui sait, finalement cette aventure sudafricaine n'est peut-être pas terminée après tout, et il se pourrait que je retourne là-bas plus tôt que prévu!
Par contre je n'ai eu ni le temps de faire les visites de musées ou un dernier tour en ville comme j'aurai voulu, fait de shopping souvenir pour la famille et les amis, mais bon, ce n'est pas si important au final.
Cette dernière semaine, et ce weekend plus précisément, j'ai pu profiter de tout mes amis. Laura est venue dormir chez moi à partir de jeudi après-midi (car je lui laisse ma chambre jusqu'à la fin du mois) donc on a pu pas mal discuter. J'ai passé du temps avec mes colocs aussi, bu des verres avec Lena, Maren, Lunga, diné avec Nabeel, braai (barbecue) avec Céline, Hein, Alaa... Bref vraiment sympa.
Et hier midi, Laura et moi sommes allées manger chez la grand-mère de Nabeel avec toute sa famille maternelle pour célébrer Eid, la fin du ramadan. Accueillies et nourries royalement, une famille hilarante, les parents et tantes répétaient qu'il fallait boycotter mon avion pour ne pas me laisser partir lol. Après le déjeuner et les au-revoir attachants avec la famille, Nabeel et Laura m'ont accompagnée à l'aéroport, une première, moi qui suis habituée à partir de pays seule (et tout le monde s'est proposé pour m'accompagner, vraiment adorable).

Je retiens de cette énième expérience à l'étranger une expérience positive. Certes la motivation et la concentration sur le mémoire a été difficile et m'a causé de nombreux moments de doutes, de déprime, de moments bas. A côté de cela, j'ai rencontré des gens fabuleux, formé un petit groupe bien proche, solide en 3 mois seulement, et tous vont beaucoup me manquer. La vie à Cape Town a connu des débuts difficiles, entre la paranoia autour de l'insécurité et le fait de se sentir pour la première fois de notre vie "blanches", cad qu'on nous le fasse remarquer, comme si cela importait tant, se sentir blanche et de façon négative, à se sentir coupable d'une histoire qui n'est pas la nôtre.
Et puis mis ces points négatifs de côté, mon expérience a été une fois de plus formidable.

Jusqu'à maintenant, bizarrement, je ne ressentais rien, je ne réalisais pas que je partais pour de bon. Pour moi, je partais pour une semaine et allais revenir. Pas de sentiment de nostalgie, de tristesse lors des "adieux", du départ de chez moi, toutes ces choses-là. Mais je commence maintenant, surement le fait d'être en standby à Dubai après une nuit blanche dans l'avion.
Cape Town va me manquer, c'est sûr!

lundi 14 septembre 2009

Visite des parents à CT

Encore une fois je manque à mes obligations de mises à jour et je m'en excuse.
Du 27 août au 7 septembre, j'ai reçu la visite des parents à Cape Town. Je leur avais trouvé une charmante maison d'hôtes à 10minutes à pied de chez moi, pratique pour se retrouver les jours où je ne passais qu'une partie de la journée ou soirée avec eux. J'ai profité de leur visite pour faire quelques visites et balades que je n'aurais peut-être pas pris le temps de faire sinon.

Nous sommes montés à Table Mountain en téléphérique et nous sommes baladés sur le plateau là-haut, admirant la vue sur Cape Town et sur la péninsule. Tout simplement magnifique, malgré un voile léger couvrant la vue (brume ou pollution, je ne sais pas). Le lundi matin nous avons visité la prison de Robben Island, mythique prison où fût emprisonné Nelson Mandela pendant de nombreuses années, ainsi que nombre d'opposants politiques à l'apartheid. Nous avons d'abord eu droit à un tour guidé en bus de l'île (différentes zones de la prison, église et quartier résidentiel, vue sur Cape Town et Table Mountain) puis une petite visite de certaines sections de la prison, avec passage obligé par la cellule de Mandela, le tout commenté par un ancien prisionnier, ce qui était donc assez intéressant, car on sentait les commentaires, les souvenirs personnels sur l'évolution de la prison et des droits des prisionners depuis les années 60, le fonctionnement etc, c'est vraiment émouvant. Après le tour guidé, il était déjà l'heure de prendre le ferry, les visites étant limitées à 2h, avec heures du ferry réservées à l'avance. C'est un peu frustrant de se retrouvant dans un tel lieu historique et devoir se presser hors de la prison, et ne pas avoir plus d'informations à lire, comme une section dédiée à un musée etc. Je n'ai plus qu'à chercher sur internet, ou un livre sur l'histoire de la prison pour en connaître plus...

Le weekend, nous avons loué une voiture, une Golf noire super, pour se balader dans la région. Ma première conduite à gauche, le volant à droite, le boitier à vitesse à gauche. Et quelle réussite! A part une hésitation en ville lors d'un grand carrefour, j'ai bien maitrisé la tenue de route et le passage des vitesses. Je crois qu'en 3 mois à me trouver dans des voitures ou taxis et observer la conduite des gens, cela m'est paru naturel du coup. Par contre c'est le retour en France qui va faire bizarre dans ce cas...
Bref nous nous sommes baladés à Hout Bay, une petite bourgade d'où nous avons pris le bateau afin d'aller observer une colonie d'otaries. Conduite sur la fameuse route Chapman's Peak, jusqu'à un point de vue seulement, le reste de la route étant toujours fermé pour cause de travaux, la route étant dangereuse (la route a été construite le long d'une falaise du même nom, et plusieurs accidents s'y sont produits dans le passé, des rochers s'étant écrasés sur des automobiles).
Après avoir admiré la vue sur la baie, nous avons repris la route vers Noordhoek, une grande et belle plage sauvage. Etant donné que la route pour y accéder, la Chapman Peak Drive est fermé, nous avons dû faire le tour par la vallée de Constantia, vallée des vins, puis la réserve de Silvermine, bref, de superbes paysages en perspective. Arrivés à Noordhoek, seul un accès ouvert pour aller sur la plage, mais pas trop possible à cause de la marée de se balader trop le long de plage, en plus c'était l'heure du déjeuner. Retour et quelques tours de voiture plus tard, nous déjeunons dans un ptit restaurant du village. Ensuite nous avons conduit jusqu'à la bourgade de Kommetjie, pour pouvoir avoir la vue sur la plage de Noordhoek justement! Eh bien la vue que nous pensions avoir n'existe probablement que pour les riverains des villages longeant la côte, car après de nombreux tours et détours sur tous les chemins possible, traversant des lotissements etc, impossible d'avoir une vue potable sur la plage. De belles vues certes, mais pas de cette fameuse plage... Satanés lotissements privés de riches!
Bref petite déception et retour vers Cape Town, pour ensuite aller dans une petite ville au nord, Bloubergstrand, pour admirer le coucher de soleil sur Cape Town. Après une traversée de Cape Town un peu laborieuse à l'heure de pointe, nous parvenons à Bloubergstrand vers 17h, ce qui laissait le temps de prendre une bière, le coucher de soleil étant à 18h30. et là, re-déception: après une journée très ensoleillée, il y avait un seul GROS nuage. Bien sûr se gros nuage était en plein sur Cape Town, accroché à Table Mountain... Donc on ne voyait pas grand chose. Un 2eme petit nuage voilait un peu le soleil, mais nous avons quand même eu un joli coucher sur Robben Island.

Enfin le samedi, nous avons conduit jusqu'à la ville d'Hermanus, à environ 2h de route dans le sud, sur la côte, pour observer les baleines! D'abord un peu timides, elles nous montraient leur dos de loin, puis certaines se sont rapprochées, mais toujours à montrer le dos seulement. Puis dans l'après-midi, un peu plus joviales, nous avons eu le droit à un défilé de sauts et de queues et nageoires hors de l'eau! D'assez loin certes, mais avec mon super reflex à 300mm, j'ai pu faire de beaux clichés.

A côté de çà, avec mon groupe d'amis, nous avons fait une randonnée au coucher de soleil sur Lion's Head, malheureusement arrivés trop tards et nous avons fait la redescente dans le noir. Assez drôle ceci-dit... Et dimanche, nous avons été invitées à un brunch chez l'une de nos coordinatrices, très sympa, et nous sommes baladées au marché au puces de Muizenberg, et visité une réserve naturelle très jolie où se cachent 5 hippopotames, malheureusement pas aperçus ce jour-là.

Pour les photos, suivez le lien!

jeudi 27 août 2009

Cape Point




Rendez-vous 9h30 samedi matin avec la bande, direction Simon's Town, pour aller voir les pinguins à Boulders Beach. Sur le chemin déjà, on aperçoit au loin des baleines, parfait pour commencer notre journée nature.
Arrivés à Boulders Beach, nous nous baladons sur un petit chemin gratuit, plutôt que payer pour entrer directement sur la plage. Ca tombe bien, il fait nuageux et frais, alors les pinguins ne sont pas sur les rochers, mais plutôt dans les buissons à se blottir. On admire les pinguins à 30cm de nous, on pourrait presque les toucher.
Et puis un pinguin, 2 pinguins, 30 pinguins çà va, mais finalement ils se ressemblent tous (enfin quasiment tous, à part celui à fourrure rebaptisé le PIMP Daddy) et ne font rien de spécial alors nous nous posons sur les rochers un petit moment, à discuter et jouer de la musique, puis nous partons vers notre 2eme destination de la journée: la réserve de Cape Point/Cap de Bonne Espérance!
Nous décidons de nous trouver un endroit sympa pour pique-niquer avant d'aller nous balader à ces 2 points connus, et posons notre déjeuner près d'une petite plage sympa.
Le temps d'un sandwich et hop! Attaque d'un babouin! Venu d'on ne sait où, il était arrivé soudainement au milieu de notre pique-nique et commencait à engloutir tout ce qu'il pouvait le plus vite possible: bananes, pain, pommes, chips... Evidemment très aggressif, dès qu'on s'approchait ou quoi il nous montrait ses dents. Puis quand un brave monsieur est venu nous aider à le chasser, ayant plus d'expérience que nous niveau babouins, monsieur babouin a bien entendu filé avec le pain et les chips dans ses mains, pour continuer son déjeuner royal un peu plus loin, tranquillement, en nous narguant. 16 humains contre 1 babouin, devinez qui a gagné... Oui oui un pique-nique pour 16 personnes qu'il a ruiné le malin!
Bref plus de rigolade qu'autre chose, puis quand toute la famille a rappliqué à l'appel de la nourriture gratuite, nous sommes partis au phare de Cape Point, sur une colline. Vues epoustouflantes, la mer à l'infini, d'un bleu paradisiaque par un temps superbe, bref, génial. Du haut de la falaise nous avons même aperçu 2 otaries qui s'amusaient dans l'eau.
Ensuite le groupe s'est divisé, certains sont partis à la plage en bas de la falaise, sans prévenir les autres, assumant qu'on voulait tous y aller, et la plupart attendant aux voitures.Nous doutant qu'il se reviendraient pas dans les 5 minutes, nous avons décidé de sortir du parc et trouver une plage à l'extérieur, pour se baigner et regarder le coucher de soleil. En sortant du parc, nous avons aperçu des zèbres! Parfait pour terminer cette journée nature! Ils étaient si beaux!
Puis direction la plage de Scarborough, malheureusement trop froid pour pouvoir oser se mettre en maillot, mais nous avons pu apprécier un superbe coucher de soleil sudafricain.
Une fois la nuit tombée, nous nous sommes tous retrouvés à Muizenberg à la maison secondaire de Nabeel, qui nous préparait un énorme poisson au barbecue. Retour le dimanche midi à Cape Town par un temps digne d'aller à la plage faire un plongeon cette fois-ci, mais malheureusement trop loin sans voiture, alors je me suis contentée d'aller prendre un verre à une terrasse avec Lena.

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jeudi 6 août 2009

La vie à Cape Town

La petite routine s'installe, d'où le manque de nouvelles, mais aujourd'hui je me décide à décrire un peu la vie ici.

Il fait beau et plutôt chaud (20 à 23/24°) la plupart du temps, ce qui est rare pour un hiver à Cape Town, les gens décrivant l'hiver capetonien habituel comme étant froid et extrêmement pluvieux. Eh bien vive le réchauffement planétaire si cela me fait vivre un semblant d'été! (Evidemment c'est de la rigolade comparé à mon été provençal habituel, qui me manque bien d'ailleurs, car c'est la première fois que je passe l'été totalement hors de Provence, cad premier été à ne pas entendre le bruit des cigales du tout...)

Je passe ma vie entre ma chambre, la fac (seulement le mercredi pour mes rendez-vous avec mon superviseur et depuis la semaine dernière pour mes cours de djembé) et parfois le parc près de chez moi pour travailler. Pas concluant jusqu'à présent, mais depuis ce weekend j'ai établi un emploi du temps hebdomadaire comprenant mes matinées la gym/spa (3x par semaine), les heures d'étude etc.
Pour l'instant j'avoue que malgré la motivation qui a surgi en moi, je n'ai pas pu respecter mon emploi du temps... Pourquoi? Lundi après-midi et ce matin à cause de la procédure d'extension de mon visa qui m'a couté quelques heures au Department of Home Affairs (J'ai un visa touriste de 3 mois, or je dépasse de 2 semaines...), heureusement c'est réglé maintenant, et mardi problèmes d'électricité...
J'ai quand même la foi que dès demain tout aille mieux, car j'ai du boulot, vu toutes les semaines de glandouille qui m'ont fait perdre du temps.
La recherche avance donc lentement, mais sûrement. Jusqu'à présent j'ai lu pas mal sur la situation au Zimbabwe, crise humanitaire dû à de nombreux facteurs, mais tous liés notamment à la mauvaise gestion politique du pays depuis 2000... Qui veut des renseignements plus détaillés me demande, je deviens experte géopolitique du Zimbabwe avec toutes ces lectures lol.
Maintenant je me renseigne plutôt sur les droits des réfugiés, les violations des droits de l'homme dont les réfugiés zimbabwéens sont victimes, les raisons qui poussent le gouvernement sudafricain à ne pas respecter les lois et conventions auxquelles il est lié etc, enfin bref plus le fond de mon sujet.
Mais il y a tellement de choses à chercher que je me perd dans la masse d'information et les sources...
Une chose difficile aussi, c'est que mon sujet (et donc mon proposal entier) traite des violations des droits des réfugiés, or il m'est impossible d'écrire en ces termes, pour la bonne raison que je suis étrangère, une invitée dans ce pays et que ce n'est pas politiquement correct de dire ou écrire ces termes, c'est plutôt assez bourrin et offensif... Alors la difficulté que je rencontre ces jours-ci c'est de rephraser tout mon proposal, et dans ma tête aussi pour ne pas gaffer... Imaginez si j'interviewe des personnes travaillant pour le gouvernement en leur demandant: "Pourquoi l'Afrique du Sud viole les droits des réfugiés?" Evidemment je serais mise à la porte en quelques minutes et surveillée ensuite dans mes activités...
Bref, écrire un mémoire c'est difficile!

A côté pour me vider la tête, j'ai repris la gym à laquelle je m'étais inscrite début juillet, mais que j'avais fréquentée seulement la première semaine (j'étais ensuite partie à Grahamstown et ensuite trop stressée à me motiver à bosser pour perdre du temps en dehors de chez moi). Cardio puis sauna et jacuzzi, le rêve! Je commence également à m'inscrire à des cours divers proposés par la gym (et inclus dans mon forfait donc autant en profiter!): yoga, pilates, tai-chi, danse du ventre, boxe etc... Pour l'instant j'ai testé la danse exotique (en gros du pole dancing lol, pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, la danse autour d'une barre, façon clubs de strip-tease, désolé pour la mauvaise image que cela donne du coup mais je sais pas comment expliquer sinon) un peu par hasard mais c'était très drôle!
Sinon mon pote Alaa nous a organisé (à ma demande) des cours de djembé le mercredi à la fac! 1h de défoulement intense et gratuit, çà fait mal au mains mais du bien à la tête! Et comme j'ai un djembé à la maison, maintenant je vais pouvoir enfin en jouer! (toutes mes excuses à ma famille, qui après des années de flûte forcée à l'école, puis un self-apprentissage approximatif de synthé à jouer le seul morceau que j'arrivais à jouer, la B.O de Titanic, va devoir supporter à nouveau de la musique à la maison. Sauf que cette fois ce sera bien joué et mélodieux je vous le promet!)
Sinon pas trop de sorties, mais quelques soirées en boite le weekend avec la bande d'amis, quelques moments également avec mes colocataires à des concerts, bars etc, un petit weekend à Muizenberg à la maison secondaire de Nabeel, officiellement pour bosser mais qui a fini en tout sauf études (fête et glandouille avec Nabeel, Céline et Laura, siestes au soleil sur le gazon, barbecue etc). Demain normalement première sortie culturelle du séjour avec la visite de quelques musées. Il était temps...

Sinon que dire de la vie capetonienne en général... Mon quartier, Gardens/Tamboerskloof, près du centre-ville, est très sympa! Mixe, plutôt étudiant, animé (pas mal de cafés et bars), à côté des parcs (celui où je vais parfois est le rendez-vous des chiens c'est impressionant tout le monde qui vient y promener son/ses chien(s)), et adossé aux 2 montagnes Table Mountain et Lion's Head, offrant une superbe vue.
Cape Town ayant une atmosphère mixe mais proche de l'Europe, j'avoue qu'il n'y a pas énormément de choses qui me paraissent si différentes que ce que je connais déjà. La seule chose que j'ai remarqué qui est bien différente de l'Europe c'est les SDF. Sans parler du nombre de SDF dans les rues, la chose surprenante c'est leur comportement. Je m'explique: ici les gens accostent à tous les coins de rue racontant leur histoire (vraie ou fausse) mais ne mandient pas forcément que de l'argent.
Il y a des gens qui me demandent de leur acheter quelquechose à manger ou me demandent de leur donner les restes de mon repas (quand j'emporte un doggie-bag d'un café ou resto), ceux qui me demandent d'acheter des médicaments pour leur bébé, ceux qui demandent même un job. C'est quand même bien éloigné de nos villes européennes où les gens restent par terre avec un bol ou demandent juste un peu d'argent, mais rien d'autre.
Ici les gens font du porte à porte demandant des habits, un peu de nourriture etc.
Les matin et soir, toutes les poubelles dans les rues sont encerclées par des gens recherchant nourriture ou autre, seuls ou par deux.
Ma poubelle aussi. Le problème c'est qu'en général elle n'est pas dans la rue, mais située entre le mur et mes fenêtres, puisque ma chambre donne sur la rue. Alors souvent je vois des gens à 30cm de ma fenêtre qui fouillent ma poubelle, ou qui restent debout ou assis un petit moment sous ma fenêtre à attendre que l'heure passe... C'est pas génial, mais je suis bien obligée de m'y faire. De toute façon ils regardent pas par la fenêtre et ne me dérangent pas, mais çà reste un peu gênant pour moi parfois.

Bref, c'était la description négative du jour, j'espère que la prochaine fois j'aurai quelquechose de positif sur CT et la vie sudafricaine à raconter, pour ne pas transmettre qu'une image négative..

vendredi 17 juillet 2009

Grahamstown Festival

Photos d'Afrique du Sud disponibles sur picasa web! Suivez le lien dans le menu à droite!


Jeudi matin, lever 6h pour un petit road trip direction: Grahamstown, petite ville à 900km de Cape Town, à 1h30 de Port Elizabeth sur la côte indienne. Rendez-vous chez les filles à Sea Point à 7h30, en retard sur l'heure de départ prévue. Diana, Céline, Hilde et Laura dans la voiture de location, Nabeel, Lunga, Alaa, Nikki et moi dans la voiture de Nabeel, et c'est parti pour une longue journée de route. Musique à fond dans notre voiture surnommée la voiture cool (comparé à la voiture calme et "lame" des filles), courtes conversations via talkie walkie entre les deux voitures, magnifiques paysages montagneux et côtiers à gogo et grand soleil au menu de la journée.

Nous sommes arrivés vers 21h30 à destination, Three Oaks Farm, une ferme où nous allions loger le weekend, à 15km de Grahamstown, un logement trouvé via un gars rencontré à peine 5 minutes à la sortie d'un bar à Cape Town il a y quelques semaines.

Après une première soirée tranquille passée à la ferme à nous inventer un groupe de musique, nous sommes arrivés au festival vendredi en fin de matinée. Le festival de Grahamstown est un festival d'arts regroupant musique, danse et théâtre. Les salles de spectacles sont éparpillées dans toute la ville, il faut prendre ses tickets pour chaque spectacle à l'avance.
A 17h, 1er show, celui de Jonathan, un refugié Zimbabwéen que j'avais déjà rencontré à CT lors d'une conférence sur les réfugiés, faisant un one-man-show sur son expérience de réfugié, son passage de la frontière et ses déboires pour avoir des papiers, trouver un job etc. Touchant et raconté de manière drôle.

Après ce spectacle, Laura et moi avons pris un taxi vers les townships où avait lieu une représentation de danse à 20h, qui n'a finalement pas eu lieu, les danseurs n'étant pas venus (apparemment les shows des soirs précédents avaient dû être annulés car pas d'audience, et il semble qu'il n'y ait pas de coordination entre le ticket office et les gens qui font les spectacles, et donc les danseurs n'ont pas daigné venir... En même temps pour deux spectatrices, çà n'aurait pas vanu le coup, je les comprend un peu). Après avoir discuté avec l'équipe technique pendant une demi heure en attendant le taxi pour revenir en ville, nous avons assisté par hasard à un spectacle de danse de rue zulu superbe, et gratuit!
Puis à 22h Hilde, Laura et moi avons assisté à une pièce de théâtre "Done London", sur un groupe de Sudafricains et leurs expériences à Londres. C'était pas mal, mais parfois surjoué, et pas de réel fil conducteur et de fin. Après cela, nous nous sommes tous retrouvés (le reste du groupe avait été voir une pièce de "physical theatre" très nulle) pour aller boire des bières dans un bar.
Samedi début des festivités à 11h pour Laura, Diana et moi avec un concert du "Eastern Cape Indigenous Orchestra", un orchestre indigène comme indiqué, composé d'une grande majorité de femmes (seulement 3 hommes pour une trentaires de femmes voire plus) de tout âge, les grand-mères chantant et dansant à côté de leurs petites-filles. La première chanson m'a un peu fait peur concernant le reste du concert, car c'était lent et une mamie chantait, ou plutôt braillait d'une voix très grave et affreuse, et je me suis demandée si j'allais devoir endurer çà pendant 1h30, mais finalement çà allait, les rythmes alternaient entre dynamique et lent, et les chanteurs/chanteuses changeaient également.
Après le déjeuner, Diana et moi sommes allées voir une pièce de théâtre, "The Famished Road", qu'Hlde et Céline avaient vu la veille et nous avais largement conseillé. Nous n'avons pas été déçues, c'était magnifique! Cette pièce portait sur des croyances africaines, sur les "spirit children", et le personnage principal, un garçon de 8/9 ans (qui aurait apparemment 18 ans en réalité et serait atteint d'une maladie génétique),était incroyable.

Après cette pièce, nous avons rejoint Laura pour une autre pièce, de physical theatre cette fois, sur une mère et une fille forcées de fuir leur pays après que leur village ait été brûlé, et leur expérience en tant que réfugiées, en Afrique du Sud, le début d'une nouvelle vie, hantée par la disparition de la deuxième fille et soeur des personnages. Les premières minutes j'ai cru mourir, les deux actrices interprétant 3 personnages (l'actrice qui jouait la mère interprétait également la deuxième fille Séraphine), c'était surjoué et en français! Et puis une fois le problème posé (une fois le village attaqué et la partie dramatique enfin commencée), je suis rentrée totalement dans l'histoire, au point d'avoir les larmes aux yeux à un moment donné. C'était très poétique et touchant, et extrêmement bien joué.
Laura n'a pas aimé, sûrement car la majeure partie était en français et peu traduit (parfois les deux actrices narraient quelques phrases simultanément en français et en anglais, et la fin se déroulant en Afrique du Sud elles parlaient anglais mais sinon ce n'était pas traduit), sûrement pour poser le problème de l'aliénation, pour nous faire réfléchir. Bref, très belle pièce!
Nous avons ensuite rejoint le reste du groupe une petite heure à un café avant de se séparer à nouveau puisque Lunga et Nabeel allaient voir "The Famished Road" à 19h, et les 7 autres allions tous au concert de Busi Mhlongo, une chanteuse sudafricaine populaire dont le style de musique mixe musiques africaines traditionnelles à divers styles tels que jazz, funk, rock, gospel, reggae etc. La salle comble était en folie, les gens tous debout qui chantaient et dansaient à tout âge peu importe le sexe (un homme d'une cinquantaine d'années le rang devant moi dansait comme un malade, en même temps c'est çà la culture africaine en général!) bref c'était super!
Nous avons rejoint les garçons en ville pour diner, où j'ai d'ailleurs rapidement discuté avec le bel acteur de "Done London" de la veille, puis retour à la ferme dormir quelques heures avant de reprendre la route pour 14h de trajet le lendemain déjà...

Retour dimanche soir vers 22h, accueillis par les inondations et autres aqua-planning sur la route jusqu'à CT...

jeudi 2 juillet 2009

3 semaines après mon arrivée à Cape Town, je me réveille enfin dans mon nouveau chez moi! Eh oui hier j'ai enfin emmenagé après 2 semaines de recherches d'appart et 3 semaines de "squat" chez mes copines du Master qui louent une maison à Sea Point, un quartier situé au pied de la montagne Lion's Head, en bord de mer.
J'habite à présent plus en centre-ville, de l'autre côté de Lion's Head, dans le quartier de Gardens Tamboerskloof, dans une maison avec 4 autres colocs Cynthia, qui étudie "Fine Arts", Skye qui étudie la médecine chinoise, Dan qui fait je ne sais plus quoi et un autre que j'ai pas rencontré encore. Ma grande chambre est vide à part le matelas mais peu importe, je préfère vivre ici avec des gens supers sympas et me faire de nouveaux amis pour pas cher (je paye 180 euros par mois tout compris) plutôt dans des chambres tout fourni, plus chères et totalement impersonnelles avec pour coloc la propriétaire de la maison. Et puis je trouverai bien des meubles d'occasion pas chers pour meubler la chambre et pouvoir ranger mes affaires.

La vie à CT est de mieux en mieux. Certes il y a toujours ces avertissements de toutes sortes qui peuvent se matérialiser et nous faire retomber dans la réalité de ce pays (la semaine dernière Laura et Céline se sont faites "attaquées" par une bande de jeunes drogués qui ont volé le portable de Laura, car c'est tout ce que les filles avaient sur elles, un portable merdique et un paquet de cigarettes qu'ils n'ont même pas voulu... Diana et moi étions 5m devant et n'avons rien vu, il faut dire qu'il pleuvait donc on pressait le pas. Quelle chance que les victimes n'aient pas été Diana et moi, car contrairement aux filles, nous on avait des sacs avec pas mal de trucs dedans...).
A part cet incident, tout est calme. On connait mieux la ville, donc on s'y promène tranquillement, tout en gardant un oeil vigilant à toute heure, mais sans sombrer dans la paranoia. On est toujours prête à se faire attaquer, càd garder toujours 4 ou 5 euros dans une poche ou dans le porte-monnaie, le reste caché autre part, et on sort en général avec le strict minimum.
Malgré tous les conseils, ou plutôt déconseils, nous prenons le train entre CT et la fac (qui se trouve à Bellville, à l'extérieur) et aucun soucis jusqu'à présent, on suit quand même le conseil de prendre des tickets 1ère place, légèrement plus cher (mais prix dérisoire) mais en général il y a des agents de sécurité dans les wagons.

A part çà, la semaine dernière à la fac nos coordinateurs nous ont organisé un déjeuner pour rencontrer quelques étudiants qui font des mémoires aux sujets similaires. Nous avons donc rencontré un Sudafricain, 2 Kenyanes et un Erithréen super sympas. Depuis, nous voyons Nabeel, le sudafricain, régulièrement. Jeudi nous sommes sortis avec Nabeel, Ala (un Palestinien), Silas (Nigérian) et des amis de Nabeel au restaurant puis dans des bars du centre-ville sur Long Street. Vendredi soir rebelotte, Diana Nabeel, Lunga et moi sommes allés à un concert de hip-hop sur Long Street. Mardi soir, pour les 25 ans de Laura, nous sommes allés au restaurant de l'Alliance Francaise manger un bon cassoulet, puis en boite. Bref, ambiance vraiment super, on commence à rencontrer pas mal de gens, que ce soit dans les bars ou dans la rue etc. En boite, les gens viennent danser avec nous (et je ne parle pas que des dragueurs habituels) ou nous parler tranquillement, comme jeudi quand une fille est venue me parler pour m'annoncer le décès de Michael Jackson sur la piste de danse et son groupe est finalement resté danser avec nous, ou vendredi où vers la fin de la soirée le DJ a passé des chansons africaines dans le style Johnny Clegg et autour de moi s'est formé un cercle où les gens venaient danser chacun leur tour au milieu du cercle, et qu'une fille super sympa et parfaite danseuse insistait pour que je vienne aussi au milieu faire mon solo de danse lol! Je me suis réellement sentie en Afrique à ce moment-là, c'était magique.

Concernant la vie culturelle, il n'y a pas de quoi s'ennuyer ici, et c'est bien çà le problème, car c'est dur de se mettre à fond dans le mémoire, la raison principale de mon séjour ici je me dois de le rappeler... On est censés être en plein hiver, mais dès qu'il fait beau les températures montent entre 20 et 25 degrés, c'est dur de résister à la tentation d'explorer CT dans ces conditions (par contre quand il vente et pleut ca tombe plutôt entre 10 et 15°). A partir d'aujourd'hui et jusqu'au 19 juillet il y a un festival international de films documentaires au Waterfront, avec plein de films qui m'intéressent malheureusement... La semaine prochaine à Grahamstown, une ville à 900km sur la côte indienne, près de Port Elizabeth, se tient un festival très populaire d'arts (musique, théâtre, danse etc) donc on a décidé d'y monter 2/3 jours car c'est un "must do" en Afrique du Sud. On va peut-être louer une voiture, ou voir avec des amis (Nabeel monte en voiture et si un de ses amis en voiture y va aussi, on va sûrement s'arranger avec eux). On sait pas encore où on va loger, mais l'autre soir en sortant de boite on a rencontré furtivement un gars qui joue dans un groupe de hip-hop à Grahamstown et ses amis et lui peuvent peut-être nous héberger, faut qu'on l'appelle.

En ce qui concerne le mémoire, mon sujet s'affine, les recherches vont bon train, mais la lecture de tout ce que j'ai trouvé pour l'instant est lente et chaotique.
Mon sujet porte sur la question: pourquoi l'Afrique du Sud viole les droits des réfugiés sur son territoire, plus spécifiquement par rapport aux réfugiés zimbabwéens.
Très intéressant mais beaucoup à lire et pour l'instant les 2 seuls livres que j'ai lu ne sont pas spécialement utiles pour mon sujet (l'un décrit l'histoire de l'immigration en Afrique du sud, l'autre porte sur la situation du Zimbabwe entre 2000 et 2002 mais centré surtout sur la persécution des fermiers blancs et sur des histoires personnelles. Intéressant pour mon donner une idée du contexte mais pas forcément très utile pour l'écriture du mémoire).
Donc voilà, j'ai pas beaucoup avancé et le temps passe vite, déjà 3 semaines que je suis ici...