jeudi 11 juin 2009

Un nouveau départ

Après un voyage d'un total de 24h (Marseille-Londres-Dubai-Cape Town), je me trouve enfin en Afrique Du Sud.
Assise à un café pas loin de la mer, buvant un smoothie aux fruits rouges, je me décide à vous écrire un court paragraphe (dans les limites du possible, vous me connaissez bien assez!) pour vous rassurer: je suis bien vivante, je n'ai pas encore été volée, violée, enlevée ou tuée, tout va bien!
Je suis donc arrivée avant-hier mardi dans l'après-midi. En attendant de me trouver un appartement je reste dans la maison où vivent 3 autres copines du Master à Sea Point, un quartier pas mal, juste à côté de la mer. C'est l'hiver ici, mais pour l'instant on ne le ressent pas, grâce au soleil et aux 22/23°C (pourvu que çà dure).
Hier, lever à 6h30/7h pour aller à la fac (la University of Western Cape, en dehors de la ville). Nous avions loué une voiture la veille donc nous y sommes allée en voiture, admirant le lever du soleil sur la ville sans se déconcentrer de la route (ici c'est comme en Angleterre, on conduit à gauche).

Nous avons été très bien accueillies par les coordinateurs et superviseursde nos mémoires: d'abord café et en-cas, puis ils se sont tous présentés, nous ont demandé de nous présenter et présenter nos sujets de mémoire chacune notre tour, et chaque professeur allait de son commentaire, nous donnant des conseils et suggestions quant à la direction de notre mémoire, des noms de contacts ou organisations à contacter, nous proposant de nous aider de toutes les manières possibles (pour nous accompagner lors de nos interviews, ou faire jouer leurs relations pour des rencontres etc), enfin bref super. Ensuite nous avons déjeuné avec eux et l'après-midi nous avons fait un petit tour du campus, avons fait notre carte étudiante etc.
La University of Western Cape, située à 10km de Cape Town, entourée de townships (= bidonvilles), était à l'origine une université noire. Ca l'est toujours d'ailleurs, du moins la majorité des étudiants et professeurs l'est.

La fin de l'apartheid ayant eu lieu il y a seulement 15 ans, il est trop tôt pour observer de réels changements.
La séparation Blancs/Noirs est toujours bien visible ici, et pourtant je ne connais pour l'instant qu'une seule rue dans Cape Town: Woolworths, le supermarché un peu haut de gamme n'est fréquenté quasiment que par des Blancs, et l'école devant laquelle je passe tout le temps ne compte que des écoliers noirs (ou alors les Blancs se cachent...).

Cape Town, et je pense ne pas avoit tort en généralisant sur l'Afrique du Sud en général, est assez unique. Je ne sais pas trop où je suis en fait! Je suis entre 2 mondes, c'est l'Afrique sans être l'Afrique, je ne sais pas trop comment expliquer... Il ya énormément de Noirs mais aussi également, pas mal de Blancs dans la rue, une bonne infrastructure (routes nickel, goudronnées etc), les gens parlent l'anglais, il fait seulement 22/23° (et çà peut descendre jusqu'à 15°C), on se croirait aux USA. Et de l'autre côté les bidonvilles tels qu'on les imagines en Inde, des petits cabanons faits de tolle à perte de vue embriqués les uns contre les autres, les minibus-taxi sans plan de route, avec un gars qui crie le nom de la destination et s'arrête là où les gens lui font signe, même système qu'au Pérou en gros, les paysages (les montagnes, les types d'arbres etc), la nourriture moins chère etc, rappellent qu'on est pas dans un pays super-développé comme en Amérique du Nord ou en Europe. C'est vraiment spécial.

Ici, l'insécurité est archi présente dans les journaux, tout le monde n'arrête pas de nous mettre en garde: "évitez de prendre le train, surtout en heure creuse", "assurez-vous de ne pas être la première à monter dans un taxi ni être la dernière personne à en sortir", "ne vous baladez pas dès qu'il fait nuit seule dehors, même dans les quartiers dits tranquilles", bref çà vire limite à la paranoia, on se sent moins libre, c'est dommage.
Beaucoup de maison sont équipées d'un système permettant de prévenir des guardes armés en cas de problème. Ainsi mardi soir, nous avons pu tester l'efficacité de ce système lorsque Laura, ayant confondu dans le noir la lumière de la cuisine et le bouton d'alarme, nous a tous réveillés en enclenchant l'alarme ultra bruyante de la maison, et 5minutes plus tard un garde est venu frapper à la maison pour vérifier que tout allait bien!

Voilà pour les premiers pas dans cette nouvelle ville, ce nouveau pays.
De gros bisous à tous et à bientôt.