mercredi 20 avril 2011

Pique Nique au bord du fleuve Oubangui


Bara ala mîngî!

Le weekend dernier, la bande des Italiens (il y a une grosse communauté d'Italiens à Bangui qui travaillent dans différentes ONG ou à l'Union Européenne) avait organisé un pique-nique en dehors de Bangui, à une dizaine de kilomètres le long du fleuve Oubangui, car Giovanni, un Italien bossant pour la délégation de l'UE et sa femme ont acheté une paillotte là-bas.
Rendez vous donc chez Davide avec quelques amis à 13h pour partir en convoi de 3 voitures à la paillote.
Après avoir parcouru une dizaine de kilomètres d'abord sur une route à moitié goudronnée, puis sur une piste, et traversé quelques villages, nous sommes arrivés à la dite paillote, accueillis chaleureusement par Giovanni. Le terrain est en hauteur avec vue splendide sur le fleuve.
On devait être plus d'une vingtaine, chacun a déballé ce qu'il avait amené, c'était un vrai festin: barbecue sur place avec brochettes de boeuf et saucisses, salades de pâtes délicieuses, taboulés, purées d'aubergine, pains à kebab ou nan fromage, toutes sortes de fruits par kilos, et bien sûr avec tous çà plein de boissons: jus de fruits, bières, vin rosé.
Après s'être bien régalés en profitant du paysage, nous avons passé l'après midi à jouer au badminton, volley, diabolo dans la pelouse etc.
Bref un super moment de détente loin de la capitale, çà faisait vraiment du bien!
Et cerise sur le gâteau, nous avons même aperçu (de très loin certes) un hippopotame dans le fleuve!

Le soir il devait y avoir une soirée dans une paillote environnante, mais nous avions décidé de rentrer sur Bangui se reposer, se doucher et aller à un concert au Garden, un bar dans Bangui, avant de retourner dans la brousse à cette fête. Finalement vers 20h la tempête s'est abattue sur Bangui, avec pluie battante plusieurs fois dans la soirée, ce qui nous a démotivé à retourner là-bas, de peur de s'enliser sur le chemin dans la boue, alors on est restés au Garden profiter du concert.
Dimanche était un dimanche comme les autres, avec aprèm à lézarder à la piscine du Rock Club, puis le soir venu je suis allée à la soirée de départ d'une copine dans un bar centrafricain (en fait c'est la gare routière de Bangui, au premier étage le soir çà devient un bar avec des concerts), c'était très sympa.
Et lundi déjà une nouvelle semaine qui recommence, avec son lot de frustration...
Mais histoire de déconnecter un peu du boulot la semaine, je commence à prendre des cours de sango, le dialecte centrafricain, à l'Alliance Française. Je pourrai bientôt vous épater avec mes connaissances en sango! Je sais déjà me présenter, je pourrai bientôt tenir une conversation youhou!

mercredi 30 mars 2011

Ma vie à Bangui

Déjà plus d’un mois depuis mon arrivée en RCA et mon premier email et je n’avais toujours pas pris le temps de raconter mon expérience… Je me rattrape donc dès aujourd’hui !

Tout va bien depuis mon arrivée, beaucoup de boulot, de fatigue, mais également de sorties.

Côté boulot, après avoir passé 2 semaines à travailler dans le salon de la maison, ce qui était un peu étouffant, j’ai enfin pris mes quartiers dans l’annexe rénovée, une pièce d’une 40aine de mètres carrés dans laquelle je suis seule pour l’instant. Le seul problème, en dehors du fait que la pièce est vide à part mon bureau, c’est que l’annexe est située sous le manguier, et qu’on est la saison des mangues, donc celles-ci n’arrêtent pas de tomber sur la tôle de l’annexe, faisant un boucan d’enfer…

A part çà, je travaille sur plusieurs propositions de projet pour trouver de nouveaux financements après juillet, sur deux rapports finaux de projets, j’ai dû également faire une lettre de plaidoyer pour demander la réouverture d’axes dans la préfecture où on intervient, car ces routes sont interdites d’accès depuis 3 à 4 mois aux acteurs humanitaires, et la situation est de plus en plus critique pour les populations qui vivent sur ces axes, j’ai dû écrire des lettres aux bailleurs pour des prolongations de contrat ou modification de certains aspects d’un projet, et tout çà en même temps que participer à des dizaines de réunions entre ONG, avec les UN, avec les bailleurs, avec les autorités centrafricaines, et faire les compte rendu de toutes ces réunions… Tout çà en un mois…

Le boulot est vraiment intéressant, mais stressant par moments, car tout ce que je dois faire est assez urgent. Donc malgré un tableau de priorités, il faut tout faire un peu en même temps.

En plus je suis parfois assez frustrée par mes collègues : mon chef de mission, bien qu’étant à distance puisqu’il est la plupart du temps sur le terrain en appui, me fait bien chier : il envoie 20 emails juste pour répondre « ok merci », ce qui me spamme mon outlook et çà m’énerve de bon matin, il fait son chef à vouloir tout contrôler pour les choses inutiles, par contre quand j’ai réellement besoin d’un retour de sa part, j’en ai pas ou peu. A côté de cela, il se permet de faire des choses totalement non professionnelles (partir en moto un dimanche sur un axe formellement interdit aux humanitaires,juste pour « prendre l’air » comme nous avons ironisé entre collègues, ou rester 30 minutes au téléphone en parlant super fort pour engueuler quelqu’un alors que nous sommes en rendez vous avec un potentiel bailleur et que nous avions déjà 30 minutes de retard sur le rendez vous initial…) et qui ternissent notre image (tout le monde est au courant de son comportement de cow boy cette fois là, et toute la communauté humanitaire se moque un peu de lui car il parle trop, à en couper la parole aux gens etc). Bref entre lui et le coordinateur logistique et sécu qui ne sort jamais de la base (jamais jamais jamais, à part pour les courses du samedi matin) et qui a une attitude vis-à-vis de la sécurité un peu je-m’en-foutiste et légère (des expats se sont faites agressées il y a quelques temps sur une colline de Bangui alors qu’elles se baladaient, et il répond « non mais, qui a interdit l’accès, c’est les ONG ? C’était y a plus d’un mois, personne va m’interdire d’y aller si j’ai envie de me balader sur la colline »… Youpi… Bref ces deux là me tapent sur les nerfs…

J’ai quand même une nouvelle collègue, Marion, la nouvelle admin. Elle est cool, plus jeune que moi (23 ans, première mission), et heureusement qu’elle est là pour compenser des autres…

Côté vie sociale, il y a quelques personnes d’autres ONG avec qui je sors souvent boire des verres, au resto ou le weekend à la piscine. Je connais pas mal de monde grâce aux réunions auxquelles j’assiste, ou ce sont les collègues des gens avec qui je traine. Donc çà se passe bien de ce côté-là ! Le seul problème c’est que Marion et moi n’avons pas de voiture le weekend, donc obligées de prendre des taxis (à nos frais). Alors on squatte souvent les voitures des autres ONG (qui elles ont la voiture et le chauffeurs le weekend aussi 24h/24) pour nous ramener le soir, on en a un peu marre d’être les boulets de service, même si tout le monde est super sympa avec nous et fait des détours pour nous ramener.

Donc en activités sociales, il y a quelques restos et bars sympa où l’on se retrouve tous, comme le Tentation, un resto italo-indien tenu par le Consul d’Inde, pour manger de bonnes pizzas, le Relais des Chasses, un resto français censé être le meilleur resto de Bangui, mais bon je dois dire que c’est cher et assez aléatoire (je ne pardonnerai jamais la salade de chèvre chaud avec 4 pavés de chèvres panés dont 2 étaient en fait du kiri pané, suivi de lasagnes de bœuf à l’arrière goût de poisson et pas assez cuites d’un côté), le Bangui plage, les pieds dans le sable mais avec un des services les plus lents du monde, le Code 24, super endroit pour aller boire un verre mais plus jamais pour y manger (2h d’attente pour finalement recevoir 1/8 de poulet et 3 frites froides), le Matignon aussi pour un verre en semaine, ou le Satis, le bar (presque lounge) super chic pour le weekend, avec des petits concerts, et il y a également quelques boites pour finir la soirée le weekend, comme le Zodiac, la boite pour expatriés avec musique internationale, et beaucoup de prostituées. Je n’ai pas encore testé les autres, à part le Mbiye, un endroit local sympa avec de la bonne musique africaine, mais qui ferme vers 2h du matin.

En journée le weekend en général on va à la piscine au Rock Club, un complexe sportif avec grande piscine et terrasse surplombant le fleuve Oubangui, volley, ping pong, tennis et squash. D’ailleurs hier c’était férié, et j’ai passé la journée à bronzer à la piscine (enfin à prendre des coups de soleil plutôt) çà faisait trop de bien !

Dimanche y a deux semaines, on est allés avec Marion, Elsa (une collègue qui bosse sur le terrain) et Jordan (un pote d’une autre ONG) à Boali, à 1h30 de route de Bangui. On a été se balader et se baigner aux chutes de Boali c’était très sympa de prendre l’air, de sortir de Bangui pour une journée. La bas il y avait 2 chimpanzés, ils étaient trop mignons !!! Moi qui adore les chimpanzés, j’étais aux anges. Ils n’arrêtaient pas de me monter dessus, de vouloir être dans mes bras, de jouer avec moi, ils étaient adorables, j’arrivais plus à les quitter !

Sur le chemin du retour on s’est arrêtés dans un endroit pour voir des crocodiles. Le but de l’attraction en gros c’est d’acheter un poulet (vivant) et ensuite d’arriver à l’observatoire quelques kilomètres plus loin, et là 2 crocodiles prénommés Jean Jacques et Jean Pierrette traversent le lac pour bouffer le poulet… Donc quand on a tourné de la route goudronnée vers la piste pour rejoindre la ferme à crocodiles, tous les gens courraient derrière des poulets pour nous en vendre ensuite. Bien sûr nous n’avons acheté aucun poulet, les villageois nous ont insultés en sango, et une fois là bas, comme le gardien nous suivait avec un poulet pour essayer de nous convaincre de l’acheter, les croco sont quand même venus au bord du lac donc on a pu les apercevoir c’était cool. Après on est parti, le gardien est reparti avec nous bredouille avec son poulet vivant, et les croco continuaient à attendre patiemment un poulet qui ne sera jamais venu.

Cet aprem je vais m’inscrire pour des cours de sango à l’Alliance Francaise. Frustrée de ne pas l’avoir fait avec le swahili (alors que c’est quand même plus utile…) à Bukavu, et comme j’ai un pote qui veut en faire aussi, je me suis motivée ! A côté, le même pote, Carlo, un italien qui danse super bien, va proposer des cours de salsa entre amis, et apparemment on a trouvé une maison expat pour faire les cours. A voir quand on va commencer, mais çà risque d’être assez marrant !

Voilà un peu pour la mise à jour de ma vie centrafricaine, et comme promis mais toujours pas fait, les photos arrivent bientôt sur Picasa !

mardi 8 mars 2011

Un petit article écrit par moi...

En attendant des nouvelles très prochaines en direct de Bangui la Coquette, je vous mets ci-dessous le lien vers un petit article que j'ai écrit (en anglais) sur le Sud Kivu/Bukavu et publié (avec quelques une de mes photos) sur le site internet Lomography, une communauté de fans de photo argentique sur lequel je suis inscrite:

http://www.lomography.com/magazine/locations/2011/03/05/lake-kivu-the-switzerland-of-africa

Et pour voir toutes les photos que j'ai faites en argentique du Sud Kivu avec mon petit appareil russe Lomo LCA, c'est par ici:

http://www.lomography.com/homes/sweetyyydreams/albums/1680354-democratic-republic-of-congo-south-kivu-through-lca-plus

Et pour finir, promis je mets des photos (digitales) de la RDC sur Picasa également très bientôt!!! En RDC la connexion internet ne me permettait pas de le faire, et je n'ai eu que 6 jours à courir dans tous les sens entre les 2 missions, donc pas eu le temps non plus, mais je vous tiens au courant dès que c'est en ligne!

jeudi 24 février 2011

Résumé de la R.D.Congo et arrivée à Bangui, République Centrafricaine

Bonjour à tous!

Histoire de ne pas répéter les mêmes erreurs qu'en R.D.Congo (où, à part un premier email commun, je n'ai jamais plus donné de nouvelles sur ma première expérience humanitaire en 6 mois), je me remets de ce pas à la mise à jour de mon blog, laissé en suspend depuis l'Afrique du Sud en 2009. Mieux vaut tard que jamais n'est-ce pas?

Alors avant de m'étendre (ou pas) sur mes nouvelles tribulations centrafricaines (en même temps çà fait 2 jours, donc le paragraphe sera court), je vais faire un résumé de mon aventure congolaise, histoire de satisfaire toutes les personnes auxquelles je n'ai jamais écrit par manque de temps ou de bonne connexion internet.

Cette expérience en R.D.Congo, plus particulièrement au Sud Kivu, une des provinces de l'est dévastées par des années de guerre, et toujours le théatre de conflits entre forces armées dan certains territoires, a été forte en émotions et extrêmement enrichissante. Les deux premiers mois ont été assez durs, entre problèmes personnels, beaucoup de boulot et de fatigue, et une vie sociale inexistante (la combinaison gagnante...). Et puis à mon retour d'un petit break en France mi-octobre, un nouveau Bukavu s'offrait à moi! Un peu plus à l'aise dans mon travail, plus ouverte avec les collègues côté privé qui a donné lieu à quelques sorties les soirs et weekends, et qui a initié le début d'une expérience mémorable sur tous les plans!

Côté boulot, après des débuts flous sur mon rôle, ma position dans l'équipe, et sur mes connaissances de la mission pas encore pointues, j'ai commencé à être plus à l'aise dans ce que je faisais. Côté collègues, le seul avec qui j'avais des soucis a commencé à péter les plombs avec tous mes collègues et pas que moi, ce qui m'a vachement rassurée (j'avais bossé sur une proposition de projet avec lui et ca avait été un peu vite, et il me reprochait plein de choses sur ma façon de travailler, et ignorait mes propositions, me faisant sentir comme une débutante alors que c'était son projet et qu'il y connaissait beaucoup plus que moi sur la matière, alors que j'ai bossé pendant 6 mois sur des relectures de projet donc non, je n'étais pas incompétente et j'avais un regard extérieur... mais bon passons), d'ailleurs il a démissionné (avant qu'on le vire). Avec mes autres collègues je m'entendais super bien, notamment avec ma collègue Flore qui m'a fait découvrir quelques endroits et grâce à qui j'ai enfin pu sortir de ma chambre le weekend et rencontrer des gens! Enfin à partir de décembre, une chef de mission a enfin été recrutée, faisant de moi l'assistante d'une personne réelle... Bon il s'est avéré qu'elle avait beaucoup de défauts personnels et professionnels (sur lesquels je ne m'étendrai pas sur ce blog qui est public et en plus çà m'énerve de parler d'elle) et je suis assez contente de ne pas avoir été son assistante très longtemps (en plus je suis partie en vacances 3 semaines, puis elle était sur le terrain etc). Donc voilà, des hauts et des bas, mais j'ai appris beaucoup en 6 mois professionnellement.

A côté de çà, le personnel local était chaleureux et vraiment super, j'ai adoré travailler avec cette équipe, et d'ailleurs ils m'ont offert un ensemble haut/jupe en pagne, fait par une couturière, pour mon départ, j'étais vraiment émue du geste!!!

Côté social, comme je le disais donc, et grâce à ma collègue qui m'a sorti, j'ai découvert le Victoria, mon nouveau fief du vendredi soir (un resto/bar/boite tenu par deux beaux métisses à croquer tous deux appelés Christophe, le rendez vous des expats de Bukavu et seul endroit qui passe de la musique africaine comme des hits internationaux (Black Eyed Peas, Rihanna, Lady Gaga etc), donc çà fait du bien de danser sur des trucs connus, et surtout autre chose que la rumba!), et j'ai rencontré plein de gens extras travaillant pour d'autres ONG (mention spéciale pour l'équipe délirante de MSF-E avec qui j'ai passé de nombreux moments géniaux, dommage qu'aucun de nous ne s'en souvienne beaucoup... vive l'alcool de qualité douteuse du Victoria, et les shots de couleur différente chaque weekend!) avec qui je suis pas mal sortie boire des verres et danser les soirs et weekend, ce qui fait un bien fou après des grosses semaines de boulot, de stress etc.

Côté "incidents", rien d'énorme, mais bon entre l'employée qui se fait violenter par son mari en pleine fête d'arrivée et devant nous tous le 1er weekend, et la soirée de départ au Victoria le dernier weekend écourtée à 00h30 (au lieu de 6h du mat comme prévu) à cause de coups de feu tirés par des militaires bourrés se mêlant d'une bagarre, au sein du Victoria... J'ai eu des émotions fortes pour mon arrivée et mon départ!! Ah et j'oubliais aussi un gros accident évité de quelques millimètres un soir de décembre... Sensations garanties! Mais bon à côté de çà, c'était calme!

En gros, une belle expérience qui j'espère se réitèrera... Affaire à suivre...


En ce qui concerne la RCA maintenant:

Encore une arrivée forte en émotions (j'exagère à peine), avec la vue du cadavre d'un homme tué dans un accident de la route (çà venait d'arriver je penser et il avait dû être tué sur le coup, une foule était attroupée et pas encore le signe de la police ou ambulance, en tout cas nous sommes passés en voiture à 50cm du corps du malheureux).

Bon avant cela, je dois souligner la désorganisation impressionnante de l'aéroport de Bangui (c'était mieux à Bujumbura!): arrivée dans la salle et chacun remplit son formulaire d'arrivée pour la douane. Ok. Ensuite c'est le bazar pour faire la queue jusqu'aux douaniers dans leur "box". Une fois le tampon sur mon passeport, la jeune femme me dit qu'il faut que je retourne derrière voir les autres douaniers pour donner le reste du formulaire (???), donc je dois me frayer un chemin parmi les gens qui font tant bien que mal la queue vers les box (désolé c'est con mais je sais pas comment çà s'appelle en français) pour retourner en arrière et attendre mon tour pour remontrer mon passeport et donner le formulaire... Franchement, à quoi bon... Ce système restera un mystère je crois. Evidemment avec un sac à dos de 10kg et mon sac à main assez lourd aussi, c'était pénible et je me faisais bousculée de partout (les gens qui faisaient la queue pour les box de douaniers, ceux comme moi qui attendaient l'étape n°2 et ceux qui voulaient sortir vers les bagages, on était tous concentrés dans une petite salle, dans tous les sens, bref un beau bordel. Et puis je suis sortie dans l'autre salle, avec l'unique tapis à bagages de l'aéroport international de Bangui la Coquette, où tout le monde était aglutiné en attendant les valises, qui sont arrivées... au compte goutte... Je crois que j'ai mis 45 minutes pour avoir mes valises, et d'ailleurs si elles étaient arrivées plus tôt je n'aurais même pas pu les apercevoir sur les tapis tellement il y avait de monde autour du tapis... Bien sûr, je suis du genre à avoir du mal à bien raconter ce genre de situation et c'est dommage, mais il aurait fallu que je vous dessine la scène... Bref bref, çà c'était l'arrivée épique, suivie du passage de la douane pour les valises, avec la douanière qui me demande de l'argent, puis du chocolat sachant que je ne cédais pas, donc j'ai abandonné mes derniers m&ms afin de ne pas avoir à ouvrir et défaire ma valise de 23kg bourrée à bloc. Jens, le chef de mission, m'a accueillie à l'extérieur, çà faisait plaisir d'être accueillie par une tête connue (je l'avais rencontré quand il partait sur la mission quand j'étais encore au desk à Paris). Arrivée à la base et installation dans ma nouvelle chambre, plus petite et moins sympa que celle de Bukavu (en même, dur de rivaliser avec une chambre sous les toits avec vue sur le lac Kivu, avec un lit géantissime et une salle de bain privée...), et là, petite surprise: la moitié de mes affaires dans ma valise était trempés (à cause de la "pluie de mangues", c'est le nom de la petite saison pluvieuse avant la saison sèche)... Sympa!

Bref sinon que dire... On vit dans une petite maison/bureau, donc les sorties ne se font que pour les réunions, autant dire que je n'ai pas encore beaucoup vu Bangui. Il va falloir que je me trouve vite des amis pour sortir, sinon je vais vite étouffer... Car mes collègues ne sont apparemment pas des gens qui aiment sortir.

Les inconvénients de Bangui et de la maison par rapport à Bukavu: pas de lac (un fleuve, c'est déjà çà), petite maison et bureau sans jardin, partage de la salle de bain, le ruit des crapauds le soir au lieu du bruit des criquets, des collègues sympa mais sur lesquels je ne pourrai pas compter pour me faire sortir et me faire rencontrer des gens. Quelques avantages tout de même: une piscine (moyennant 5000CFA, soit un peu moins de 10 euros, la journée, qu'on y reste la journée ou 10min), une plus grande variété de resto, avec au choix, en plus de la bouffe française ou locale, chinois, libanais, sénégalais... Et niveau de la maison, de l'eau chaude (!!!!) et des robinets qui fonctionnent (même si le débit n'est pas grandiose, çà va être galère pour laver les cheveux, je crois que je préférais le système bassine pour çà...), un internet qui fonctionne plutôt bien et 24h/24, et et et... du fromage kiri et du beurre doux Président dans le frigoooooo (achetés via les courses ordinaires, et non par le fruit d'un expatrié frustré qui a payé ces aliments ultra chers, je tiens à préciser le pourquoi de mon excitation).

Concernant ma première journée de boulot, je l'ai partagé entre réunions avec mon chef et le log, à installer mon adresse email et recevoir mes premiers emails sur mon couveau compte outlook, lire des docs et participer à une réunion OCHA (l'office de coordination des affaires humanitaires) et rencontrer quelques personnes d'autres ONG ou de bailleurs qui financent nos projets. Demain et lundi de nouvelles réunions sont prévues avec Jens pour faire le tour des partenaires et me présenter, et dès mardi, c'est moi qui gère la coordination, le relationnel avec les bailleurs et autres partenaires sur Bangui, toute seule, et qui fais le suivi des éventuels financements qu'on espère obtenir... Je m'occupe également du reporting des projets terminés ou en cours, et le premier mois va être rempli surtout à monter de nouvelles propositions de projets. Car si en mars nous n'avons toujours aucune visibilité de nouveaux financements après juin, date de la fin de notre seul projet en cours, on devra plier bagages et clôturer toute la mission RCA... D'où l'importance de trouver rapidement de nouveaux financements, et donc la pression qui pèse sur moi...

Enfin bon, on verra comment tout cela se passe! Suite au prochain numéro donc..!