dimanche 24 mai 2009

Simulation humanitaire NOHA

Cette semaine à la fac, nous avons fait une simulation de crise humanitaire sur 2,5 jours.
Nous étions divisés en 7 groupes de 3 personnes: DG ECHO (bailleur de fonds de l'UE), UNHCR (Haut Commissariat des Refugiés des Nations-Unies), ICRC (Comité International de la Croix-Rouge), ORC (Osmanish Red Crescent), et les ONG CARE, MSF et Oxfam.
Mon groupe et moi étions CARE.
L'action se déroulait en Osmanie, pays fictif qui subit un conflit entre le gouvernement et un peuple, les Druks, dans la région sud-est. La capitale d'Osmanie est Aranka, les pays voisins sont Kari, Nari et Ayris. Evidemment, on se rend très vite compte (en lisant à l'envers) que notre simulation fictive n'est ni plus ni moins la base du conflit en Turquie avec les Kurdes (Druk:kurd; Aranka: Ankara, Kari: Iraq etc... quelle imagination!) ce qui est assez intéressant, sachant que je ne connaissais jusqu'à présent rien du conflit!

Bref, l'action se déroule au lendemain d'attaques sévères de l'armée Osmanienne, provoquant un massif déplacement de population des villages vers les banlieues des grandes villes et l'entassement de ces IDPs (Internal Displaced People) dans des conditions très précaires, et nous devions réagir, préparer un plan d'action.

Par groupe de 3, munis de nos ordis et d'une adresse gmail par groupe, nous devions préparer un plan d'action comme dans la réalité, c'était un véritable jeu de rôle de 2,5 jours, nous devions penser comme notre organisation, réagir comme l'aurait fait CARe et les autres organisations dans la réalité etc. même les profs jouaient, ils représentaient le gouvernement d'Osmanie, les rebelles druks, les Ministres etc, enfin tous les autres acteurs dans un conflit tel que celui-ci auxquels nous devrions nous adresser. Parfois les profs venaient nous rendre visite dans nos salles respectives (chaque groupe avait une salle determinée sur le campus comme bureau de l'organisation) et nous guidaient discrètement pour nous remettre sur le droit chemin si nous étions perdus, mais toujours dans leurs rôles.

Notre ONG CARE et ORC étaient les seules organisations présentes sur le terrain lors de la crise, donc nous étions responsables de l'évaluation des besoins dans la région, courant d'information en information auprès des IDPs, du gouvernement, des autoriés locales etc, pendant que les autres organisations faisaient leurs demandes de visa dans leur pays et nous bombardaient d'email chaque pour avoir du nouveau sur la situation.
Le 2eme jour tout le monde était arrivé en Osmanie, nous faisions des réunions de coordination entre les différents groupes/organisations, on devait finir l'évaluation des besoins, commencer à préparer l'intervention dans les différents secteurs d'aide (CARE s'est centré sur la distribution de nourriture et de tentes, Oxfam nourriture, MSF et ORC santé et Eau&Assainissement, ICRC droit des détenus de guerres etc)
Nous recevions des profs regulierement des communiqués de presse nous informant de la situation (par exemple de nouveaux réfugiés de Kari qui arrivaient dans les mêmes villes, agrandissant le nombre de nécessiteux) etc, il y avait toujours de nouveaux éléments à prendre en compte.
Le 3eme et dernier a été un peu la panique pour mon groupe: alors qu'on avait déjà beaucoup de travail, définir exactement notre intervention, préparer les demandes de fonds pour ECHO et UNHCR (pour qu'ils financent chacun une partie de notre projet), notre copine Alexandra, accessoirement la team leader, s'est faite enlevée par les rebelles druks (= nos profs, à fond dans leur rôle)! J'ai passé toute la matinée à courir dans toute la fac pour assister à des réunions privées avec ICRC, médiateurs de la situation, pour tenter de négocier la libération d'Alexandra, tandis que mon autre "collègue" Pilar n'en foutait pas une (oui c'est çà l'inconvénient des travaux de groupe, on peut tomber sur des gens inutiles, dans son cas une grande stressées tellement stressée qu'elle ne fait rien à part poser des questions pour vérifier qu'elle a bien compris, nous ralentissant, nous stressant etc, et à faire des boulettes les seules fois où on lui demande de faire quelque chose indépendamment).
Finalement, tout est bien qui finit bien, Alex est libérée et nous finissons les dossiers de demandes de fonds à temps.

Bref, je ne sais pas si vous arrivez à imaginer de quoi il s'agit, mais pour résumer, çà a été une simulation de crise et intervention humanitaire très intense et instructive. Lors d'interventions humanitaires, il ne s'agit pas d'arriver dans le pays comme çà et commencer son projet, c'est bien plus complexe que cela: il faut demander nombreuses permissions auprès du gouvernement, respecter celui-ci et etre diplomate en toute circonstance, coordiner avec les autres organisations, prendre de nombreux paramètres en compte, être réaliste quant à notre plan d'action, faire des demandes de fonds auprès de bailleurs détaillées etc. Finalement, on sort d'un Master spécialisé sans savoir ce qui nous attend sur le terrain dans quelques mois, c'est çà le message de cette simulation!

J'ai énormément appris et regrette un peu que la simulation n'ait pas duré toute la semaine (meme si je ne supportais déjà plus travailler avec Pilar au bout de 2 jours lol)

1 commentaire:

maman a dit…

des "Pilar"tu en rencontreras dans ta vie professionnelle et il faudra composer avec;en outre ce ne sera pas 3 jours à supporter mais parfois plus: heureusement que tu es patiente. Imagine ta mère dans ce genre d'actions: panique, à stresser tout le monde, en fait Pilar c'est un peu ta mère lol!!
Bon courage ma grande, je sais que généreuse comme tu es, tu sauras être patiente.